
Un terrain miné que je constate et tente difficilement de dénoncer. En 2016, j’ai publié un calcul de probabilité basé sur les statistiques des sanctions du juge unique qui permet d’affirmer qu’il y a une différence significative entre clubs romands et non-romands qui n’est pas due au hasard.
A l’époque, j’ai pu obtenir ce calcul scientifique grâce à un professionnel (supporter du gshc) qui refusait de croire à ma « théorie ». Il n’était de loin pas le seul à refuser de laisser son imagination envisager que le hockey suisse n’était pas équitable. Il a été stupéfait par le résultat.
Depuis le début de cette saison, le GSHC a été sanctionné à trois reprises avec des arguments juridiques contestables :
Le 16 septembre 2019, le juge unique a sanctionné Florent Douay pour une charge contre la tête sur Kunzle. Sur la base des images (angle depuis derrière Douay, le PSO et le juge unique ont conclu qu’il s’agissait d’une charge contre la tête. Juste après l’action, la victime Kunzle a envoyé ce sms à Douay « Hey man, ist’s all good, you didn’t really Hit the head, so don’t worry, have a good season too. ». Cet argument n’a pas été pris en compte dans la décision du juge unique. Le juge unique a sanctionné un joueur dont la victime a confirmé qu’il n’était pas coupable. A relever que sur cette décision, le seul point qui a été relevé par LeMatin.ch est l’utilisation du message de Kunzle par le GSHC, pas une ligne sur l’absence d’éléments justifiants la sanction.
Le 30 novembre, le juge unique a suspendu Robert Mayer pour un coup de poing avec son bloqueur. La règle 219 précise qu’une sanction peut être donné dans le cas où le gardien frappe à plusieurs reprises un adversaire. Robert Mayer n’a donné un seul coup avec l’intérieur de son gant.
Le 22 décembre, la juge unique a suspendu Tommy Wingels pour une charge contre la tête. Le PSO a jugé la charge légale et n’a pas requis l’ouverture d’une enquête. Le juge unique n’a pas suivi la recommandation du PSO. En principe, une ouverture de procédure ne peut être fait que sur la recommandation du PSO ou du club de la victime, (voire l’interpellation de Olivier Droz). GSHC a fait appel, le tribunal a confirmé la décision du juge unique. Le règlement n’a pas été appliqué et la présomption d’innocence n’a pas été accordé à Wingels.
Des erreurs peuvent être commises, il est nécessaire de les relever afin d’éviter qu’elles se reproduisent. Je suis supporter genevois et je suis de près ce club, il m’est difficile d’être impartial. Toutefois, je n’ai jamais eu connaissance d’une telle accumulation d’erreurs et de mauvaises applications du règlement envers un seul et même club dans une période aussi courte.
En début décembre, Arcobello déclare dans la presse alémanique le manque de respect des joueurs suite à une charge qu’il a reçu de Bozon. Le 4 décembre, Bozon a été sanctionné par le juge unique de 4 matchs de suspension pour ce que j’appelle une poussette dans le bas du dos.
Nous pouvons discuter des heures sur ces fautes et la justification ou pas des sanctions données par le juge unique. Je peux entendre qu’elles sont justifiées et qu’il est important de protéger les joueurs.
Il est alors choquant de constater que Baltisberger a été sanctionné par le juge unique d’un seul match pour un geste similaire de celui de Bozon. Je ne peux pas m’empêcher de relever les différences qui justifient une sanction plus lourde pour Le joueur des ZSC. Arcobello n’est pas en possession du puck, la charge est donnée beaucoup plus proche de la bande, la charge est donnée plus haut dans le dos, la tête d’Arcobello est le premier point de contact contre la bande.
Depuis, le début de la saison, je tiens un thread sur twitter qui regroupe toutes les actions qui n’ont pas engendrées d’ouverture d’enquêtes. Certaines n’ont pas été sanctionnées par les arbitres sur la glace. Celles qui ont été sanctionnées avec une punition au minimum de 2 min + match ont été revues par le PSO. La ligue ne donne aucune information sur les actions revues par le PSO qui ne requiert pas l’ouverture d’une enquête par le juge unique.
Depuis des lustres, ces incohérences sont justifiées par un manque de qualification des arbitres, PSO et juge unique. Sauf qu’un manque de compétence ne permet pas d’expliquer les résultats troublants de la statistiques des sanctions du juge unique.
Tout le monde s’accorde pour affirmer que Bern, Zurich, Davos, Zug et Lugano sont les clubs puissants de cette ligue. Ces 5 équipes se partagent les titres depuis plus de 30 ans. Ils ont une pression forte de leur public pour gagner des titres. Ils utilisent tous les moyens légaux afin d’avoir la meilleure équipe et le plus de chance de gagner un titre. Ensemble, ils forment un lobby et vont tout mettre en oeuvre pour protéger leurs intérêts.
Par exemple, l’avocat du SC Bern pour défendre ces intérêts est Steinmann, l’ancien juge unique qui était en fonction durant la période du troublant résultat des statistiques. Son départ est arrivé dans un contexte tendu ou Ueli Schwarz directeur de la ligue aurait demandé au juge d’appliquer les recommandations du PSO pour une action de Scherwey (j’avais oublié ce détail) – article.
La Suisse est multiculturelle depuis des siècles, d’envisager un traitement inéquitable envers la minorité romande est compliqué. En politique afin d’éviter que les minorités se sentent bafouer par la majorité, le système est d’appliquer une proportionnalité entre les différentes régions, langues et religion à tous les niveaux.
Dans le hockey suisse, aucun romand n’a un poste à responsabilité auprès de la ligue. Lors d’un échange avec un fan suisse-allemand, le seul romand qu’il a trouvé est Benoît Pont qui est coach vidéo de l’équipe nationale. A ma connaissance, aucun romand n’a été PSO ou juge unique. Lors de la nomination du dernier coach de l’équipe nationale, le seul critère déterminant était qu’il devait parler suisse-allemand, alors que Bykov joueur et entraîneur de légende était intéressé par le poste.
Un lobby de clubs puissants va placer des proches dans des postes clefs de la ligue. Ces clubs ont une énorme pression pour gagner et accumuler des titres. Ces clubs vont tous faire pour protéger leurs intérêts.
Un des rôles primordial de la ligue est de garantir un championnat équitable. Il est extrêmement difficile d’être juste quand toutes les décisions sont prises par des représentants de la majorité. Je ne doute pas que chaque employé de la ligue fait son possible pour être juste.
Cela ne doit pas m’interdire de constater que le championnat n’est pas équitable, ni de dénoncer des décisions injustes qui existent depuis les années 90 avec Fribourg.
Afin d’éviter des conclusions puériles de complotisme et corruption, la ligue doit être représentée par des romands à tous les niveaux de décision.