
En 2000, après avoir végété pendant 25 ans en ligue mineur, Marco Torriani transmet le club au groupe américain Anschutz. Les Vernets ont été inauguré en 1958. En dehors d’engager McSorley en tant qu’entraîneur, Anschutz évoque son intention de construire une nouvelle patinoire tout en la finançant intégralement.
A l’arrivée des américains en tant que propriétaire du club, le magistrat de la Ville André Hediger est en charge de la construction du Stade de la Praille qui sera inauguré en 2003.
En 2006, le groupe américain comprenant que la Ville de Genève n’est pas disposé à confier à un groupe privé la construction d’une nouvelle patinoire abandonne le projet et transmet les actions du club à McSorley et Quennec. Ce départ sera le premier financement 100% privé d’une nouvelle patinoire abandonné à cause de l’absence de volonté politique à confier la construction d’une patinoire à des privés.
En 2009, sous pression de la ligue suisse de hockey, la patinoire est renovée afin d’enlever des tribunes (nord-sud) provisoires avec des nouvelles tribunes (immondes). A l’époque, le fiasco du stade de la Praille est retentissant. Le magistrat Remy Pagani refuse d’entrer en matière pour la construction du nouvelle patinoire.
En 2011, devant l’impasse de voir un nouveau projet de patinoire, le club obtient (difficilement) une deuxième rénovation en vue de créer un espace VIP.
En 2012, avec l’arrivée de Kanaan, des discussions constructives peuvent être menées en vue d’un projet de nouvelle patinoire. Le club suggère un projet proche de celui de Zoug avec une patinoire construite sur le parking à côté de la patinoire. Une solution rapide et facile car les terrains sont disponibles. La Ville choisit au contraire un projet au Trèfle-Blanc dans la commune de Lancy dont les terrains sont en mains de différents propriétaires privés. C’est un projet estimé à CHF 200 millions de francs financé de 5 millions par la Ville de Genève et 15 millions par la Ville de Lancy, le reste du financement (180 millions – 90%) doit être trouvé chez des privés.
A titre de comparaison en 2014, trois communes lausannoises ont lancé le projet de la Vaudoise Arena inauguré en 2019 et financé à 90% par ces communes !
La Ville de Genève (Kanaan) transmet le dossier de la nouvelle patinoire au Canton (Emery-Torracinta), sans aucun succès d’avancement. Les deux magistrats sont réélus malgré cet échec.
En septembre 2016, Quennec présente un groupe d’investisseur prêt à financer à 100% le projet de la nouvelle patinoire au Trèfle-Blanc. Parmi, ces investisseurs, il y a le groupe canadien JV Driver qui a construit des dizaines de patinoire en Amérique du Nord et en Europe ainsi que le village Olympique de Vancouver en 2010 et le banquier de la famille Qandt (propriétaire de BMW).
En partie dû à des lourds investissements dans le projet de la nouvelle patinoire, en novembre 2017, le club informe publiquement qu’il se trouve dans une situation financière tendue. En janvier 2018, le club est vendu par Quennec à la Fondation 1890.
Après la vente, le groupe d’investisseur confirme qu’ils sont toujours motivés par le projet de construction d’une nouvelle patinoire à Genève. Toutefois, le nouveau propriétaire et les nouveaux dirigeants réclament le remboursement des investissements effectués par le club pour ce projet sans démontrer une motivation d’une collaboration future.
Le 6 mars 2019, Thierry Apothéloz, magistrat du Canton de Genève annonce que le projet des investisseurs privés ne convainc pas les autorités. Treize ans après l’abandon du groupe Anschutz, les politiques genevois ont renvoyé un 2e projet de patinoire entièrement financé. Tout est remis à plat.
Le 26 septembre 2020, Thierry Apothéloz annonce un projet d’une nouvelle patinoire d’une capacité de 8’500 spectateurs pour 2028. Un projet entièrement financé publiquement à hauteur de 157 millions. C’est le départ d’une nouvelle aventure dans les méandres de la politique genevois. En effet, le projet devra d’abord être accepté par les députés du Grand Conseil. Deux partis (Ensemble à Gauche et l’UDC) ont immédiatement annoncé leur intention de faire échouer le projet. Le parti Socialiste soutiendra certainement son magistrat, tout comme le centre et probablement la droite traditionnelle. Il reste l’inconnu des Verts qui pourraient rejoindre les contestataires.
Le budget du Canton de Genève est lourdement touché par le crise économique liée au Covid mais également par la réforme de l’imposition des sociétés, on parle d’un déficit de 501 millions pour 2021.
Même si le projet passe la rampe du Grand Conseil, échappera-t-il à un référendum ? La population genevoise a lourdement payer la gestion publique de la construction du Stade de la Praille par le Ville de Genève. Dès lors, il me semble improbable de la population genevoise donne la responsabilité d’un tel projet à des politiques sans oublier qu’ils sauront que les politiques ont réussi à faire fuir deux projets financé par des investisseurs privés.
Une nouvelle patinoire est essentiel afin que le club reste dans l’élite du hockey suisse. D’ici 2021, le GSHC sera le dernier club de la ligue à ne pas avoir une infrastructure moderne.
Genève à la chance d’avoir la Fondation Wilsdorf, grâce à la générosité de son fondateur, les dons doivent être distribué à Genève. Cette fondation propriétaire indirect du club attendra certainement l’échec des politiques avant d’agir. A mes yeux, ce bienfaiteur discret et absent du débat publique donne l’opportunité aux politiques de fabriquer quelques Genferei sans conséquence pour leur carrière. En effet, la population ne va pas sanctionner les politiques, car malgré une gestion désastreuse, la population pourra profiter des projets réalisés grâce à la Fondation Wilsdorf.
Je terminerai cet énième article sur le projet de construction d’une nouvelle patinoire avec la définition par le site http://www.genferei.org : une genferei, c’est alternativement et cumulativement un acte ou un projet :
• accepté par tous, mais si mal ficelé qu’il se démonte de lui-même en coûtant très cher.
• bloqué par un conflit stérile entre autorités agissant pour défendre l’intérêt du peuple bien-sûr.
• qui ne se fait jamais, mais revient sans cesse sur le tapis, comme le sparadrapd du capitaine Haddock.
• qui se réalise enfin, mais devenu inutile vu le temps écoulé entre le constat du besoin et la réalisation.
• lourd de conséquences imprévues et s’effondrant avec une élégance ou un retentissement particulier. La touche artistique est cruciale ici.
Depuis bien longtemps, je crains que le 4e point se réalise.
A suivre…